Que penser sur le sujet difficile du mariage, divorce et remariage? Est-il permis de divorcer pour un chrétien? Et si un divorce a été prononcé, est-il possible de se remarier?
Le mariage entre un homme et une femme est une bénédiction merveilleuse :
« Celui qui trouve une femme trouve le bonheur; c’est une grâce qu’il obtient de l’Éternel. »
Proverbes 18:22
En France environ un mariage sur deux finit en divorce. Le plus inquiétant, c’est que les divorces parmi les Protestants Évangéliques ne sont pas en nombre inférieur.
Il y a deux raisons principales :
1) l’idée que le chrétien n’est plus sous la loi mais sous la grâce, et qu’il peut donc divorcer quand il sent que son mariage ne marche plus ;
2) l’influence de la pensée du monde qui fait voir le mariage comme une relation qui doit me combler, et non comme un don de soi inconditionnel à l’autre.
Voici 7 principes que la Bible nous donne concernant le mariage, le divorce et le remariage dans le cadre de l’Eglise de Jésus-Christ :
Principe n°1 : LE MARIAGE EST UNE UNION
Genèse 2 : 24 + Ephésiens 5 : 32-33
Le premier sens du mariage c’est l’union d’un homme et d’une femme. Dieu dit :
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui. »
Genèse 2:18
Le mot hébreu ezer traduit par « aide » signifie aussi « secours » et il est souvent employé en référence à Dieu lui-même, notre suprême secours. La femme doit être une aide dans la vie de son mari, un secours, un soutien, un appui, un renfort, un collaborateur.
La parole de Dieu dit que l’homme
« s’attachera à sa femme et les deux deviendront une seule chair ».
Genèse 2:24
Littéralement, l’hébreu lit : « L’homme collera à sa femme ». Cela inclut à la fois l’union physique et l’union morale. Le mariage est un engagement solennel de deux êtres à rester attachés l’un à l’autre. C’est là le but de l’union conjugale : l’unité dans la diversité.
Cela nous fait penser à notre Dieu dont la trinité ne fait qu’un. L’homme et la femme sont complémentaires et dépendants l’un de l’autre, ils sont deux moitiés comme l’expression le dit. Deux personnes mariées qui vivent une vie indépendante de l’autre passent à côté de la bénédiction du mariage.
Le mariage en tant qu’union témoigne de l’union entre Christ et l’Eglise (Ephésiens 5/31-32). Un couple uni donne au monde une idée de la relation entre Christ et ceux qui croient en lui. Warren Wiersbe écrit dans son commentaire sur Ephésiens :
«Adam donna une partie de lui-même pour avoir une épouse, mais Christ s’est donné entièrement à la croix pour acquérir son Épouse. Dieu ouvrit le côté d’Adam mais l’homme pécheur perça le côté de Christ.»
Warren W Wiersbe, Soyez Riches, commentaire sur l’épître aux Ephésiens
L’unité du couple est donc à travailler perpétuellement. Il faut combattre les tentations qui viennent de l’extérieur (tentation d’infidélité, séparation physique prolongée, centre d’intérêt qui éloigne du conjoint) et celles qui viennent de l’intérieur (querelles, insoumission, division, égoïsme, orgueil). Tout ce qui peut fortifier l’union du couple doit être encouragé (moments d’affection, culte familial, activités communes, etc.).
Principe n°2 : LE MARIAGE EST POUR LA VIE
Matthieu 19 : 3-6 + Luc 20 : 34-36
Le Seigneur Jésus-Christ nous le rappelle clairement :
« N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. »
Matthieu 19:4-6
Jésus nous montre aussi que le mariage est une institution de Dieu et non des hommes, et que l’homme ne doit pas rompre ce que Dieu a institué.
Le mariage n’est pas un simple contrat que l’on peut résilier quand cela nous plaît, mais une union sacrée scellée par Dieu (même si la personne n’est pas croyante).
Sachant cela, nous devons tout faire pour qu’un mariage perdure et que cette union ne soit pas brisée. La repentance et la réconciliation sont donc à rechercher dans tous les cas avant d’envisager quoi que ce soit d’autre. Notre Dieu a la puissance de changer et de ramener les cœurs à l’obéissance afin que le couple demeure uni.
Le mariage s’arrête à la vie sur terre puisque le Seigneur Jésus nous explique que notre condition au ciel sera différente : « Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris; mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. Car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection. » (Luc 20/34-36).
Principe n°3 : LE MARIAGE CHRETIEN EST DANS LE SEIGNEUR
1 Co.7 : 39 + 2 Co.6 : 14
« Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier avec qui elle veut; seulement, que ce soit dans le Seigneur. »
1 Corinthiens 7:39
Cette expression exprime clairement le fait que le chrétien doit choisir un autre chrétien comme partenaire de vie. Cette vérité est confirmée au chapitre 6 de la deuxième lettre aux Corinthiens :
« Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? »
2 Corinthiens 6:14
le terme infidèle étant en grec apistos qui signifie littéralement « incroyant, sans foi ».
Cela ne veut pas dire que n’importe quel chrétien conviendra. « Dans le Seigneur » signifie aussi « dans la volonté du Seigneur ». L’enseignement pré-conjugal est très important : les parents, l’église et le pasteur doivent préparer les fiancés au mariage afin qu’ils soient prêts à affronter les conflits, la gestion du foyer et les difficultés de la vie.
Ce n’est pas parce que deux chrétiens « ressentent » de l’amour l’un envers l’autre qu’ils sont faits pour vivre ensemble.
Principe n°4 : LE DIVORCE EST PERMIS DANS CERTAINS CAS
1 Corinthiens 7 : 10-15 + Matthieu 5 : 32 / Matthieu 19 : 3-9
Le chrétien ne doit pas prendre l’initiative du divorce.
« A ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari … et que le mari ne répudie point sa femme. »
1 Corinthiens 7:10-11
Dieu veut qu’un couple reste uni jusqu’à la mort de l’un d’entre eux, comme le Seigneur Jésus le rappelle. L’homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni.
Par la grâce et le secours de Dieu (et des frères et sœurs en Christ) le chrétien peut affronter et supporter de graves difficultés conjugales sans quitter son conjoint. La femme fidèle cherche à gagner son mari loin de Dieu sans paroles (1Pierre 3/1) et le mari fidèle ne doit pas s’aigrir contre sa femme difficile (Colossiens 3/19).
La désertion du conjoint non croyant.
La désertion du conjoint non croyant qui ne veut pas partager sa vie avec un enfant de Dieu est une autre possibilité :
« Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. »
1 Corinthiens 7:15
Si le non-croyant veut partir, on ne doit pas lui refuser le divorce ; mais l’initiative ne doit jamais venir du chrétien qui ne doit pas rendre au non-croyant la vie impossible au point qu’il finisse par en avoir assez ! L’enfant de Dieu doit prier pour et rechercher le salut de son conjoint pas encore converti. A cet effet, il doit manifester l’amour de Christ, de la compréhension et de la grâce.
L’infidélité, l’immoralité du conjoint : Matthieu 5 : 32
Tenant compte des péchés des hommes, Dieu autorise le divorce dans le cas de l’infidélité d’un conjoint, qui rompt l’alliance et la confiance du couple (Matt. 5/32). Mais attention : autoriser ne veut pas dire encourager. S’il y a infidélité dans un couple, il peut aussi y avoir, par la grâce de Dieu, repentance, pardon et réconciliation. On peut comprendre que le conjoint trahi prenne du temps pour retrouver la confiance nécessaire au mariage, mais si le coupable se repent sincèrement, il doit lui pardonner et continuer la relation.
Dieu hait le divorce (Malachie 2/16) car il a institué le mariage pour la vie. Mais la trahison, l’infidélité et l’adultère brisent cette union sacrée. Le lien physique d’une seule chair est rompu quand une autre chair entre dans le tableau. Ce lien peut être rétabli s’il y a repentance du fautif et pardon de la victime. Mais il peut être rompu si l’immoralité persiste et entraîne de graves désordres.
D’un point de vue spirituel, l’Éternel a divorcé avec Israël du temps de Jérémie à cause de son infidélité :
« J’ai répudié l’infidèle Israël à cause de tous ses adultères, et je lui ai donné sa lettre de divorce… »
Jérémie 3:8
La répudiation que Malachie condamnait était particulière : les hommes renvoyaient leur épouse de jeunesse pour se tourner vers d’autres femmes plus attirantes à leur goût. Rien n’excuse pareil comportement.
« L’Éternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, à laquelle tu es infidèle, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton alliance. »
Malachie 2:14
Éclaircissement sur les raisons du divorce selon Jésus
Il serait bon, à ce niveau, d’expliquer le contexte de la parole de Jésus en Matthieu 19/9 :
« Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère. »
Matthieu 19:9
Jésus répondait à une question piège des pharisiens :
« Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? »
Matthieu 19:3
Deux écoles rabbiniques s’affrontaient en effet sur cette question : celle du rabbi Shammaï, qui croyait que la seule autorisation de divorcer venait de l’infidélité de l’un des deux conjoints ; celle du rabbi Hillel qui voyait toutes sortes de raisons pour divorcer, y compris le fait de mal faire la cuisine. (Mishna, Traité sur le Divorce, Gittin 9/10). Ces divergences de vues venaient de l’interprétation d’un mot de la loi en Deutéronome 24/1 :
« Lorsqu’un homme aura pris et épousé une femme qui viendrait à ne pas trouver grâce à ses yeux, parce qu’il a découvert en elle quelque chose de honteux, il écrira pour elle une lettre de divorce, et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison. »
Deutéronome 24:1
L’école de Hillel interprétait l’expression hébraïque ervah (traduite dans notre Bible par quelque chose de honteux) comme tout ce qui déplaisait au mari, tout ce qui lui donnait honte de sa femme.
Le Seigneur Jésus ne se laisse pas enfermer dans ces disputes d’hommes et élève le débat en remontant aux origines.
Jésus indiquait clairement que Dieu a institué le mariage pour qu’il ne soit pas dissout mais qu’il demeure une relation permanente toute la durée de la vie terrestre. Le mariage est la première institution divine mentionnée dans la Genèse, et il fait donc partie du fondement de la société. Nous constatons hélas aujourd’hui les conséquences des divorces facilités.
Cette réponse de Jésus surprend les pharisiens :
« Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ? »
Matthieu 19:7
Encore une fois, Jésus répond avec la sagesse divine en montrant que Moïse n’a pas institué ni encouragé le divorce, mais que, confronté à la méchanceté et à l’infidélité des hommes envers leur femme qu’ils répudiaient sur une parole du jour au lendemain, il a légiféré en les obligeant à écrire une lettre circonstanciée et officielle qui empêchait de la reprendre pour femme par la suite. Le Code d’Hammourabi, qui était pratiqué par les peuples du Moyen-Orient au temps de Moïse, stipulait (paragraphe 141 du Code) qu’un homme pouvait répudier sa femme sur une simple parole : « Je la répudie ». Elle devait partir sans aucune compensation. Il est probable que de nombreux israélites suivaient cette coutume et que Moïse, sous l’inspiration de l’Éternel, ait voulu protéger les femmes de cette injustice en exigeant une lettre circonstanciée.
Jésus interprétait ervah comme signifiant « immoralité ». Ce mot hébreu signifie en effet « nudité, organes génitaux de la femme » et par extension « exposer sa nudité, être indécente ». Pour traduire ervah en grec, Matthieu n’utilise pas le mot mocheia qui veut dire adultère au sens strict mais le mot porneia en grec dont le sens est plus large que l’adultère et désigne l’immoralité sexuelle en général.
Jésus permet donc le divorce en cas de rupture de la relation « une seule chair » par l’immoralité sexuelle (toute relation sexuelle en dehors du cadre du mariage : adultère, perversité et violence sexuelle de la part d’un des conjoints). Il ne dit pas que le mariage est automatiquement rompu par cela – ce qui pourtant se pratiquait à son époque – parce qu’il peut toujours y avoir repentance et pardon, mais que cette situation autorise le conjoint à divorcer.
Pas de divorce pour incompatibilité
En parcourant la question du mariage et du divorce dans les Écritures, il ressort clairement que « le divorce pour incompatibilité » n’est pas autorisé par Dieu. Si quelqu’un ne supporte plus son conjoint, ne ressent plus d’amour et songe à le quitter, il ne le fera jamais dans la volonté de Dieu :
« A ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari (…) et que le mari ne répudie point sa femme. »
1 Corinthiens 7:10-11
N’oublions pas néanmoins le contexte de ce passage : certains nouveaux convertis, croyant que le fait d’avoir un conjoint incroyant rendait impure leur relation avec Dieu et la vie de leurs enfants, divorçaient pour ce motif. Paul interdit donc au croyant de dissoudre le mariage.
Mais que faire si le chrétien a déjà désobéi à cet ordre et a divorcé pour d’autres raisons que l’infidélité ? La réponse est au v.11 :
« Si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari. »
1 Corinthiens 7:11
Aux yeux de Dieu, elle est toujours liée à son mari. Si aucun remariage n’a eu lieu de part et d’autre, le chrétien indûment divorcé peut se repentir et se réconcilier avec son conjoint. Si cela n’est plus possible, il doit rester célibataire, sous peine d’être adultère en épousant une autre personne. Mais si le conjoint meurt, la relation conjugale est dissoute et le remariage est possible.
De même, la Bible n’autorise pas le divorce pour stérilité ou impuissance sexuelle. S’il est vrai que la joie d’une famille et la volonté de Dieu est d’être fécond et de se multiplier, la stérilité ou l’impuissance sont des épreuves qu’on peut endurer ensemble.
Une question peut se poser encore : qu’en est-il de la violence dans le couple ? Une femme battue ou harcelée peut-elle quitter son mari ? Même si aucun verset ne permet de trancher, ni d’un côté ni d’un autre, le bon sens moral nous encourage à éloigner la femme et les enfants d’un homme dangereux pour leur santé mentale et physique. Si la situation de séparation perdure, un divorce sera prononcé. Tant que le mari est vivant et célibataire, la femme ne peut se remarier. Lorsqu’il n’y a pas violence, mais mauvais caractère, on doit penser à Abigaïl, femme de Nabal, qui, bien que malheureuse auprès de cet homme insensé et colérique, l’a protégé et l’a défendu (1Samuel chap.25).
Principe n°5 : LES AUTORITES DE L’EGLISE DOIVENT AGIR QUAND IL Y A PECHE
« S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. »
Matthieu 18:17
« Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous. »
1 Corinthiens 5:12-13
« Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les débauchés et les adultères. »
Hébreux 13:4
S’il y a, dans un couple chrétien, un péché qui met en danger l’unité de ce couple (infidélité, maltraitance, mensonges, etc.), les autorités de l’église locale peuvent être alertées par le conjoint lésé. Avant d’en arriver là, la personne lésée doit confronter son conjoint et chercher une solution auprès de Dieu, afin que le péché soit enlevé du foyer. Si rien n’y fait, elle peut faire appel à l’église. S’il est vrai qu’un couple a droit à son intimité, le comportement désordonné d’un chrétien ne doit pas non plus être toléré. Le présumé coupable doit être entendu et confronté aux récriminations de son conjoint. S’il s’avère qu’il est coupable et refuse de se repentir, l’église locale doit prendre la décision de discipliner (= exclusion de la communion) le frère ou la sœur en question tout en priant pour sa repentance.
Convaincre le coupable : le rôle des responsables de l’Eglise est de convaincre / reprendre un frère ou une sœur qui est dans une situation de péché pour arriver à la repentance (Galates 6 : 1)
Principe n°6 : LE REMARIAGE EST PERMIS DANS CERTAINS CAS
Romains 7 : 2-3 + Matthieu 19 : 9 + 1 Co.7 : 15
« Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera appelée adultère; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu’elle n’est point adultère en devenant la femme d’un autre. »
Romains 7:2-3
Le remariage est évidemment permis pour les veufs et les veuves, personne n’en disconviendra. Mais est-il permis pour ceux qui ont divorcé ?
Je crois qu’il est permis dans le cas d’un divorce légitime pour cause d’infidélité. Revoyons les paroles de Jésus :
« Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère. »
Matthieu 19:9
L’interprétation simple et évidente de cette parole est qu’il n’est pas permis de répudier sa femme et d’en prendre une autre… sauf dans le cas d’une infidélité. L’infidélité autorise donc le divorce et le remariage. Cela est confirmé par la loi de Moïse :
« Elle sortira de chez lui, s’en ira, et pourra devenir la femme d’un autre homme. »
Deutéronome 24:2
Un autre cas, bien débattu, me parait autoriser le remariage : c’est celui du croyant abandonné par son conjoint non-croyant :
« Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. «
1 Corinthiens 7:15
Le verbe traduit par « lié » est très fort en grec puisqu’il signifie litt. « esclave, enchaîné ». Le croyant ne doit donc pas rester « enchaîné » au conjoint qui est parti. Néanmoins, si le non-croyant reste célibataire après son départ, le croyant devrait faire de même, à mon avis, au cas où la réconciliation serait possible. Ce genre de verset se prête à une interprétation stricte ou moins stricte. Certaines églises interdiront le remariage dans tous les cas. Mais pensons aux mots de l’apôtre Paul :
« A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais s’ils manquent de maîtrise d’eux-mêmes qu’ils se marient; car il vaut mieux se marier que de brûler. »
1 Corinthiens 7:8-9
Le remariage est par contre totalement prohibé en cas de divorce non autorisé par les Écritures. Jésus dit bien qu’épouser une autre femme pour une autre raison que l’infidélité, est un cas d’adultère.
Je crois enfin que le remariage du conjoint après un divorce rompt définitivement les liens du mariage et libère le conjoint abandonné.
Principe N°7 : VIVRE L’EVANGILE DANS LE CAS DE DIVORCE ET DE REMARIAGE
Jean 8 : 1-11
Dénoncer le péché + pardonner + appeler à la sainteté
Le divorce et l’adultère ne sont pas des péchés irrémissibles. Ils sont pardonnés au moment de la conversion au même titre que tous les autres péchés. Celui qui entre dans la famille de Dieu par la foi en Jésus-Christ est pardonné de toutes ses fautes, y compris le divorce et l’adultère. Cela dit, nous devons l’encourager à demander pardon à ceux qu’il a offensés.
En suivant les Écritures, nous ne tomberons pas dans des extrêmes : considérer le divorce soit avec légèreté, soit comme une tare indélébile. Le divorce est un péché qui peut être pardonné. Il a malheureusement des conséquences qu’on ne peut pas toujours réparer, ce qui reste un poids pour le racheté. Mais l’église doit accueillir le divorcé pardonné et l’instruire dans les voies de Dieu concernant le mariage.
Conditions pour le service du Seigneur
« Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. (…) Les diacres doivent être maris d’une seule femme, et bien diriger leurs enfants et leur propre maison. »
1 Timothée 3:2 et 12
Les responsables d’église, pasteurs et diacres, doivent posséder des qualifications morales très élevées. L’une d’elles est d’être mari d’une seule femme.
Que signifie cette expression ? Elle ne veut pas dire qu’il doive obligatoirement être marié, car le Seigneur Jésus encourage les célibataires dans l’oeuvre de Dieu (Matthieu 19/12). Il existe au moins trois interprétations de ce passage :
1°) la plus stricte : un évêque ou un diacre ne doit avoir eu qu’une seule femme dans sa vie. Même s’il est veuf, il ne doit pas s’être remarié ;
2°) un évêque ou un diacre ne doit être ni polygame ni divorcé ;
3°) la moins stricte : un évêque ou un diacre doit être fidèle à sa femme. Il peut avoir divorcé et s’être remarié, si sa fidélité n’est pas en cause.
Personnellement, j’opte pour la deuxième : un veuf qui s’est remarié et qui remplit toutes les conditions morales et spirituelles me parait qualifié pour la tâche d’évêque ou de diacre. Un ex-polygame ou un chrétien divorcé ne me paraît pas propre à exercer ces fonctions. Le cas d’un homme quitté par sa femme avant sa conversion et remarié reste à discuter. Ce qui est surtout demandé au serviteur de Dieu dans cette liste de critères, c’est une réputation sans tache et une stabilité morale inébranlable. On demande aux responsables d’église une moralité exemplaire, supérieure à la moyenne.
En ne transigeant pas avec le péché et en dénonçant les situations d’adultère, l’église locale donnera un signal fort pour montrer que le mariage n’est pas un « Contrat à Durée Aléatoire » et que le divorce a des conséquences graves.
Conclusion
L’Eglise est une nation sainte appelée à proclamer les vertus de Dieu non seulement par ses paroles mais aussi par ses actes et nos choix de vie.
Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.
1 Pierre 2:9